Le pli et le drapé

INITIATION maquette 2016

Le pli, repensé, est toujours à l’œuvre dans l'art contemporain, la représentation des drapés est un exercice majeur dans la sculpture de Dann CHETRIT.

Qui dit pli, dit profondeur, volume, jeux d'ombre et de lumière. " Quand il y a pli, il y a mystère ", dit le photographe John Stewart. Voilà pourquoi plis et drapés hantent depuis toujours l'histoire de l'art. In « les plis » Nadine Vasseur (Seuil)

Le savoir-faire technique est ici contrebalancé par l’apparente légèreté du sujet ou du motif représenté. Entre sacré et profane, artisanat et industrie, science et religion.

Drapés et sensualité

A la Renaissance, Léonard de Vinci réalise une étude de plis où il s’efforce d’être conforme à la réalité. Le corps apparaît sous le tissu en épousant ses formes. Le drapé devient un moyen d’exalter l’anatomie humaine.

Tissus blancs, immaculés : seule compte leur surface, leur texture, et les plis qu’ils forment, les froissements, les renflements et les cavités qui s’y creusent.

Le tissu intervient comme un élément révélateur car c'est lui qui est exposé, lui qui recouvre tout, lui qui est déformé.

Le recouvrement dans la sculpture peut être, comme dans la vie quotidienne, un élément éphémère et transitoire qui permet la métamorphose du réel ainsi qu'un regard renouvelé une fois l'élément découvert. Le recouvrement peut cependant être définitif et conserver la part de mystère.

L'élément recouvert perd ainsi son identité visuelle, sa forme, sa matière, sa couleur au profit du tissu qui le recouvre, avec sa couleur, sa texture et ses plis. Il se crée un jeu de présence/absence, d'apparition/disparition, d'intérieur/extérieur. L'élément est là, plus ou moins discernable et fantomatique. La dissimulation est une source de mystère, de fantasme ou de frustration.

Le recouvrement, l'enveloppement ou l’empaquetage est l'une des pratiques spécifiques de la sculpture contemporaine (Dadaïsme, Surréalisme, Land Art, installations, performances...).

Pour Dann Chetrit, s'établit aussi un jeu dans son rapport entre la sculpture et le socle (ou le piédestal), socle qui peut disparaître totalement ou devenir le sujet même de l’œuvre et de la discussion.