Une approche conceptuelle
Michel VIENNE

 

« Quelles scénographies architecturales et urbaines pour la ville d’aujourd’hui ? »
 
La scénographie urbaine, c’est l’art de la mise en scène d’espaces publics urbains qui reflètent l’identité de la ville et de ses habitants.
 
Recherche de nouvelles urbanités et de nouvelles     centralités est l’objet de la recherche de proposition     d’intervention : La ville se développe aux croisements     des réseaux : Cette révolution urbaine passe par la     logique des réseaux qui signe la disparition du « vivre     ensemble », caractéristique de la ville. Dans la cité     contemporaine, l’agora, la place publique, la rue     piétonne, la galerie, le square, tendent à disparaître au     profit des infrastructures de circulation et des     carrefours.
 
Le maillage et la notion de noeuds significatifs dans le parcours urbain, images et imaginaires d’architecture est la démarche des interventions proposées, études comparées « des avants et après ».

    « Les noeuds (nodes) sont des éléments ponctuels     dans la perception du paysage urbain.Plusieurs     facteurs contribuent à l’imagibilité d’un noeud : sa forme     (bifurcation, croisement, étoile, etc.), la clarté des l    iaisons entre les voies et la force visuelle des bâtiments     et des autres éléments architecturaux (monuments,     mobilier, etc.) qui marquent le noeud… Certaines     places emblématiques ….constituent des exemples     remarquables de noeuds à forte imagibilité, mettant     savamment à contribution les points de repère     architecturaux (bâtiments de position) clocher, église,     palais) dans leur structuration visuelle. »



L'installation

Casablanca, la ville tracée avant d’être construite

L'appropriation des espaces par les créateurs, un futur possible de notre action à Casablanca
Michel Vienne, architecte

 

L’installation ARTCITY 02 / CASABLANCA 2014 dans les anciens abattoirs de Casablanca est une œuvre collective (1).


Casablanca, la ville tracée avant d’être construite, Prost avait dessiné en 1914 un réseau de voies dont l’ampleur dépassait largement les nécessités du premier établissement de la future ville nouvelle.

    « Que ce soit pour des raisons de politique     coloniale ou pour des logiques de projet, le     plan     de Casablanca se disperse dès l’origine en     un archipel     d’îlots urbains.

    Cette dispersion des centres d’intérêt nécessite     la mise en place d’un réseau de voies de     circulation capable d’assurer la cohésion de     cette     diaspora urbaine. Casablanca devient     une ville de boulevards. » (2)

L’appropriation de l’espace

« Le tracé de la ville est aussi paysager », mais de quel paysage s’agit-il ? Questionnement sur la ville, sur la ville verte, sur le boulevard vert.

Pour les artistes, en complexifiant l’exercice de leur capacité à donner leurs « manières de voir », à faire « une transgression » apparaît comme une contrainte productive.

La transgression retrouve une pertinence, elle met en évidence l’idée de limite, elle montre en quoi l’approche artistique parvient à aborder le monde autrement.



L’art comme mode de recherche et de connaissance L’expérience artistique : réfléchir, communiquer l’œuvre vue, non plus comme objet, mais comme champ d’expérience sensible
d’après un article de Danielle BOUTET, Ph.D.

 

« Dans une installation artistique collective, c’est le vécu des participants qui est considéré comme l’œuvre ».

Il difficile de documenter un projet d’installation sans la présence d’un documentaliste relatant l’expérience. Dans le contexte particulier ou les intervenants artistes et étudiants architectes prennent des risques et se trouvent vulnérables dans les expérimentations misent en œuvre, cette situation d’acte conceptuel ne se prête facilement pas à la présence d’un archiviste.
Les étudiants soulignent souvent, avec raison, que la présence d’un dispositif documentaire risquerait d’altérer l’expérience, la meilleure documentation étant la description et le récit.
Effectivement, les projets les mieux documentés sont ceux que l’étudiant raconte, en décrivant spécifiquement les lieux, les temps, les personnes — accompagnant le récit de quelques photos, généralement prises en dehors des temps du projet lui-même : photos des lieux, activités des participants, photos des activités et photos de clôture.
 La pratique artistique comme laboratoire de recherche
Tous les créateurs savent que le processus mène rarement aux résultats anticipés. Mais il mène la plupart du temps quelque part, à des résultats intéressants ou surprenants, qui peuvent même dépasser ce que l’on pouvait espérer au départ du projet.
La capacité d’imaginer une expérience de création ayant une certaine directivité et d’en récolter les fruits, même inattendus, est une forme de recherche : une forme de recherche particulièrement adaptée aux territoires subjectifs et imaginaires.
L’expérience que fait l’artiste en train de créer prendra des formes différentes selon les individus et les projets, il ne suffit pas de créer, il faut se pencher sur l’expérience, pour la concevoir d’abord, pour la comprendre ensuite. La recherche en pratique artistique est une réflexion systématique.

« Le potentiel d’une pratique artistique envisagée comme une pratique de recherche sera démultiplié par la réflexion, l’échange et le partage pluridisciplinaire de cette réflexion ».

Il est essentiel d’intéresser à la situation du processus créateur posé comme une expérience systématique du potentiel visionnaire et transformateur de l’art.
Lorsque l’artiste met la dimension « recherche » au centre de son travail et que « l’installation » se présente comme un moyen ou un produit de ce processus de recherche, Comment s’assurer que cette dimension recherche soit une partie intégrale du processus artistique ?
Il faut alors partir du principe qu’un projet artistique de recherche est toujours, à la base, un projet de création. Elaborer un processus de recherche, le concevoir et le conduire est aussi un travail créateur.
Les principes qui guident la recherche scientifique ne s’appliquent pas, ni les principes de la logique. Nous sommes dans les domaines de l’intuition, de la singularité et de la complexité, et l’artiste n’a pas arrêté de penser en termes de « signifiant de la forme », et de « la forme et du signifiant ».
Pour cette raison, il ne peut y avoir, comme mode de recherche et de connaissance, de méthodologie type dans le processus de recherche, dans L’art.

 

BOUTET Danielle, Ph.D., artiste, professeur à l'université du Québec à Rimouski, Chercheure en pratique des arts, compositeure et artiste interdisciplinaire, L’expérience artistique, site de recherche sur l’expérience artistique, récits d’artistes, in « penser autrement », http://www.recitsdartistes.org/collaborateurs/danielle-boutet.
Son travail universitaire porte sur l’étude de l’expérience artistique, particulièrement le vécu de l’artiste. Cette expérience artistique, je la place dans une vision transdisciplinaire de l’expérience humaine, une approche intégrée de la personne, de sa singularité, de son savoir original sur le monde.
Membre du Centre international de recherches et études transdisciplinaires (le CIRET). Questionnement sur « quel est l’apport de l’art à l’ensemble des disciplines, plus largement, c’est toute la question de la transdisciplinarité à l’université qui est un champ de questionnement.


La publication

Le cahier publié par Intersites ATP fait le récit d’une pratique pédagogique orientée sur base d’un savoir-faire, de recherche et d’interventions opératives, par le biais de la réalisation d’une « installation ».

 

Une approche art minimal & conceptuel de l’espace, un essai de travail collaboratif entre des artistes et des étudiants de l’École d’Architecture de Casablanca.


Cette publication décrit la mise en œuvre de ce workshop par les étudiants et les enseignants de l’EAC et l’approche qui en a été faite avec les artistes et l’association intersites ATP.


Un workshop qui s’est déroulé du 14 au 22 octobre 2014 dans le cadre du colloque international 100 ans d’urbanisme à Casablanca et suite à diverses communications préparatoires sur la question de l’art dans l’espace public qui ont eu lieu en avril – mai 2014.